Ce que dit françois Truffaut :
A l'époque où François Truffaut tournait LES QUATRE CENTS COUPS l'envie lui est venue de rester toute la durée d'un film dans une classe d'école. L'ARGENT DE POCHE fut entièrement tourné dans une véritable école, en juillet et août 1975 dans le Puy-de-Dôme, à Thiers, cela donne la scène d'ouverture. L'argent de poche raconte les aventures de quinze enfants, du premier biberon au premier baiser amoureux. Pour tourner cette histoire, nous avons auditionné plus de trois cent cinquante enfants, deux cents d'entre eux traversent le film. Voici la classe de Melle Petit : trente-cinq élèves. Voici les vingt-cinq élèves de Mr Richet. Et la colonie mixte : soixante garçons et soixante filles ! J'ai tourné "l'argent de poche" sans vedettes, car la véritable vedette d'un film sur les enfants, c'est l'enfance elle-même. Enfin, et c'est évidemment la raison d'être de ce film, je ne me lasse pas de tourner avec des enfants. Tout ce que fait un enfant sur l'écran, il semble le faire pour la première fois et c'est ce qui rend tellement précieuse la pellicule consacrer à filmer de jeunes visages en transformation. Je m'appuie sur trois citations :
"Les enfants ont le don de me rendre insensé.. je les adore et je suis idiot " (Victor Hugo)
"Les enfants s'ennuient le dimanche. Le dimanche les enfants s'ennuient " (Charles Trenet) -
" Une occasion de rire n'est jamais à dédaigner "
(Ernst Lubitsch).
Le réalisateur :
Après une enfance difficile, François Truffaut trouve en André Bazin un père spirituel
qui le guidera dans sa passion du cinéma. Il se fait
connaître comme un virulent critique aux Cahiers du Cinéma puis devient,
dès son long métrage (Les 400 Coups), le cinéaste exemplaire de la
« nouvelle vague ». L’une des dominantes de son œuvre demeure non
seulement les enfants mais l’état d’enfance présent en chaque individu.
Son cinéma s’attache au monde des sentiments avec pudeur et vérité. Parmi
ses vingt et un films, nombreux sont désormais estimés comme de grands classiques (Tirez
sur le pianiste, Jules et Jim, La Nuit américaine, Le Dernier Métro ou la saga
d’Antoine Doinel interprété par son double cinématographique, Jean-Pierre Léaud).